VAL DE MARNE
Surface : 244km²
Nombre d’habitants : 1,328 million (2019)
Nombre d’emplois : 517235
Deux pôles majeurs : aéroport d’Orly (170000 emplois) et le Marché d’intérêt national de Rungis (1200 entreprises implantées)
Aménagements
L’urbanisme du département se caractérise par un tissu pavillonnaire avec des zones de nature encore relativement préservées et dont le bénéfice profite à tous, en contribuant à préserver la biodiversité et à modérer la hausse des températures. Or,l’implantation des gares du Grand Paris vient menacer ces espaces,en encourageant la prolifération des bureaux dans leurs alentours, transformant les petites parcelles privées en zones bétonnées. De manière générale, les communes sont encouragées par la préfecture à atteindre des objectifs de construction hauts placés–dépassant les seuls objectifs de logements sociaux.
On assiste ainsi à la multiplication des projets de bureaux de plusieurs milliers de m², sur des emplacements dont la pertinence reste à prouver. Il nous semble important de ne pas copier/coller les projets de gare du Grand Paris mais d’inscrire ces gares dans le projet d’urbanisme des communes concernées. Les gares du RER de Nogent-sur-Marne et Val-de-Fontenay font par exemple déjà l’objet d’une frénésie de construction de bureaux, quand certains (Nogent-Le-Perreux) sont vacants depuis plusieurs décennies. Plutôt que de continuer à construire et bétonner encore ces espaces, la gare pourrait jouer un rôle stratégique dans l’accès aux infrastructures sportives et de plein air du Perreux et des communes limitrophes : la Marne, ses berges, ses îles, ses activités nautiques, ses chemins de randonnée, le parc du Tremblay. Les associations du réseau de Val-de-Marne environnement souhaitent promouvoir le cadre de vie champêtre et l’esprit village qui règne dans plusieurs communes du Val de Marne, comme à Marne La Coquette : cette organisation de l’espace concilie espaces de nature et zones pavillonnaires modérées. Hormis cette problématique structurelle du département, l’opération Orly Rungis Seine Amont, classée d’intérêt national, va encore accélérer l’artificialisation galopante – qui plus est, pour partie dans une zone inondable. Plusieurs projets ont cependant été améliorés à la suite de concertations, comme les abords de la gare de Gentilly où une parcelle de 5 ha a pu être préservée de la construction.
Déchets
Les incinérateurs à déchets, comme celui en projet à Villejuif, produisent des molécules hautement toxiques : métaux lourds, particules fines, dioxines. Si les émissions de ces molécules se maintiennent en deçà des normes, cela n’atteste pourtant pas d’une innocuité : les doses sont mesurées à partir de la sortie de cheminée, ignorant les concentrations au sol induites par les précipitations. Les accidents d’exploitation entraînent par ailleurs des dépassements temporaires des normes, qui sont, elles, des moyennes annuelles. Hormis la mobilisation contre l’incinérateur, l’association Agir à Villejuif est par ailleurs à l’origine d’une mobilisation de longue date pour la collecte et la sensibilisation sur les objets amiantés et les objets contenant du mercure – collecte n’ayant jamais été proprement déployée.
Mobilité
Le développement des transports dits de «mobilité douce» en Val de Marne se fait au détriment des trames vertes (et bleues), pourtant protégées par les PLU et la législation. Ainsi, la liaison de bus Val de Fontenay–Chelles a conduit à l’abattage d’alignements d’arbres et à la consommation de sols qui n’étaient pas encore artificialisés. Pourtant, ces alignements contribuent à la limitation de la pollution de l’air, par l’absorption des particules fines notamment, au rafraîchissement, et aux déplacements des oiseaux et de la petite faune. Les sols en pleine terre sont quant à eux nécessaires au bon déroulement du cycle de l’eau et à sa filtration, jouant par ailleurs un rôle déterminant dans la limitation des dégâts dus aux inondations. Dans le même esprit, la voie de contournement de Boissy–Saint-Léger a tronqué la forêt de la Grange en deux, au détriment de la circulation, et donc de la persistance, de la faune. Le passage à faune, promis il y a 25 ans, n’a jamais vu le jour. On salue toutefois la promptitude du département à déployer des coronapistes, et celle des communes à échanger autour de la question des modes de mobilité douce. À Champigny, des travaux ont ainsi été entrepris pour assurer une circulation apaisée en ville, avec zones trente et plateaux surélevés dans les carrefours. D’autres communes peinent à tirer le meilleur parti du patrimoine de voirie, comme au Kremlin–Bicêtre où la voie bus en site propre reste à 50km/h malgré la forte fréquentation piétonne.
Biodiversité
Ainsi en Val–de–Marne, aménagement du territoire et mobilité ne font pas bon ménage avec biodiversité. On signale aussi plusieurs infractions au droit de la protection de la biodiversité, comme sur l’île des Loups, déclarée inconstructible et pourtant subissant des travaux. De manière générale, les îles sont particulièrement fragiles et menacées, alors même qu’elles fournissent des services écosystémiques majeurs et sont un lieu stratégique pour réconcilier les hommes et les femmes des villes avec les grands cycles de l’eau, de l’azote et du carbone.
Construire sur des îles diminue par exemple la circulation de l’air et donc, son renouvellement en ville. Il revient au département de protéger les îles, ayant gardé leur gestion (en tant qu’espaces naturels sensibles) à l’issue des lois MaptametNotre. Il serait par ailleurs crucial d’intégrer une protection de principe des îles dans le SDRIF. Par ailleurs, Val-de-Marne-Environnement aimerait attirer l’attention sur la nécessité de renouveler l’approche de la gestion de la forêt par l’ONF, forêt qui constitue une part non négligeable du Val-de-Marne. Il conviendrait d’y intégrer les enjeux de protection de la biodiversité et des services écosystémiques qu’elle fournit. Ainsi, la conservation du bois mort est encore insuffisante malgré des progrès (îlots de sénescence pour 2,5% du massif), de même que celle du vieux bois. Le bois abattu pour cause de maladie pourrait être valorisé et permettre la préservation d’autres individus. Enfin, Val-de-Marne-Environnement aimerait voir plus de maires se saisir de la possibilité qu’ils ont de protéger le patrimoine bâti et arboré. A ce titre, la ville du Perreux fait figure de bon élève, avec son objectif de coefficient de pleine terre à 30% de la totalité de l’unité foncière.
Eau
Les associations du Val–de–Marne ont été très mobilisées sur la présence de nanoparticules et de radioéléments dans l’eau, du fait de la proximité de la centrale de Nogent. L’Agence de l’Eau Seine-Normandie prend désormais en compte leur présence dans l’évaluation de la qualité de l’eau, et les acteurs du département se révèlent plutôt proactifs dans l’amélioration de la qualité de l’eau. Ainsi, le SAGE Marne-Confluence, adoptéen2018, prévoit que la Marne soit baignable dès 2022, ainsi que la restauration de la Bièvre.
Risques industriels
Les risques industriels sont peu présents dans le Val–de–Marne. Des mobilisations ont toutefois eu lieu sur la question des antennes relais, de la radioactivité et de la décontamination des sols par les hydrocarbures.