Lettre des associations Val de Marne Environnement, ARBRES, Nature et Société
à l’attention de Madame Valérie Pécresse, Présidente de la Région Ile de France
Objet : Abattages de 31 platanes centenaires pour l’extension du lycée Chérioux
Madame la Présidente,
Nos associations n’ont reçu que très récemment votre courrier du 10 octobre 22 indiquant une modification substantielle du projet, faisant passer les démontages (!) – abattages des arbres centenaires du parc de 68 à 31. Il nous apparaît que du point de vue démocratique cette modification importante du projet nécessite à minima une communication publique des nouveaux éléments, si ce n’est un permis modificatif.
Nous savons que les lycéens et Lycéennes étudient dans des conditions déplorables du fait de la vétusté du lycée et sommes particulièrement soucieux de leurs conditions d’étude actuelles et à venir : c’est pour que cet avenir soit meilleur que nous vous demandons un projet qui n’impacte pas les arbres. Une telle décision pourrait d’ailleurs être utilisée à des fins pédagogiques auprès des lycéens. Il est largement démontré que seules les solutions fondées sur la nature permettront un avenir vivable pour nos enfants.
En effet, comme l’association ARBRES vous l’avait indiqué lors de la réunion du 4 juillet, ces abattages, même réduits, restent pour nous tous inacceptables dans la situation d’effondrement de la biodiversité dans laquelle nous nous trouvons et tout particulièrement en Ile de France. Ces abattages et ce projet mettent en danger des espèces protégées en voie de disparition, toute atteinte à leur encontre est une menace envers les conditions du futur de l’humanité. Les préconisations sont avant tout d’éviter, réduire, puis compenser.
Comment expliquer ce projet où la région continue de dégrader elle-même la situation alors qu’ayant adopté son PRACC, Plan d’adaptation au changement climatique, vous êtes, comme tout conseiller, particulièrement consciente de la situation dramatique en IDF.
Aussi, nous vous demandons la sagesse de stopper ces abattages en urgence afin de revenir à une solution qui n’impacte aucun arbre du parc, comme cela a été récemment obtenu pour le Champ de Mars et les pieds de la Tour Eiffel.
Nous ne doutons pas que les services de la Région soient capables de mettre en œuvre un nouveau projet vertueux, comme la Ville de Paris s’y est finalement décidée à la suite de la fronde citoyenne et associative.
La vente d’une partie des bâtiments du lycée est à l’origine de ce besoin d’extension écocide. C’est le cas pour de nombreux établissements scolaires, en particulier à Paris, qui se trouvent ensuite dans des situations où la densification se fait toujours au détriment de la nature, par exemple le projet ESPCI 5e ou l’école Erlanger du 16e, ou la bétonisation des terres agricoles de Saclay. Les sites pollués sont aussi dans le collimateur, comme le projet d’internat d’excellence à Gonesse, en zone c, inconstructible du fait de la pollution sonore du site.
Dans l’espoir que vous aurez à cœur de soutenir nos demandes qui s’élèvent non seulement contre l’inaction climatique institutionnelle mais contre un dégradation constante de la situation environnementale en IDF ainsi que le démontrent tous les rapports, GIEC, GREC dont les diagnostics magistraux mais affolants de l’Institut Patris Région.
Christian Collin, président de Val de Marne Environnement
Pour les associations Val de Marne Environnement, ARBRES, Nature & Société
Copie à Messieurs les Vice-présidents Chéron et Wehrling